Chronique d’un accompagnement social, histoire d’un parcours de vie
Monsieur P. a 56 ans, il est originaire du nord de la France. A la suite d’un licenciement économique il s’est retrouvé progressivement en grande précarité. Domicilié au Service d’Accueil et d’Orientation (SAO), il a pris conscience qu’il avait besoin de se poser. Le service a soutenu sa demande en l’orientant vers le Dispositif d’Accompagnement Vers le Logement (DAVL) où il y a intégré une place en juillet 2020.
L’accompagnement ciblé sur la définition et la réalisation d’un projet logement a permis de construire son projet d’accès en bail glissant avec le service Sésame de l’AAJB.
Il est aujourd’hui sous locataire d’un T1 et souhaite reprendre une activité bénévole pour venir en aide aux autres.
De gauche à droite : Mme Duhamel Aline (éducatrice spécialisée au DAVL), Monsieur P., Mme Museur Valérie (assistante de service social au SAO)
Comment avez-vous connu le Service d’Accueil et d’Orientation (SAO) ?
- Monsieur P. : « C’est grâce à Jean-Charles de la maraude que j’ai eu le premier contact avec Valérie. Ça a marché tout de suite. »
Que vous a apporté l’accompagnement de Valérie ?
- Monsieur P. : « Ça m’a aidé à sortir de la rue et du 115. Cela a été long au début ! J’étais un peu fainéant sur les bords et après j’étais au taquet. Le 1 er confinement a été dur et a accéléré les choses. »
- Valérie : « Didier est resté longtemps sans aucune ressource, pendant plusieurs mois. Il a fallu ouvrir les droits et mettre à jour sa situation administrative. Didier, vous n’aviez pas de carte d’identité. À partir du moment où vous vous êtes senti prêt tout est allé vite »
- Monsieur P. : « Avec Valérie j’ai pu avoir un suivi social et des ressources. Sans le RSA je n’en serais pas là. Ensuite c’est Valérie qui m’a parlé du DAVL sinon je n’aurai pas su. En plus c’est juste à côté. Elle y a pensé parce qu’il fallait qu’elle me propose un endroit plus pérenne. »
Que vous a apporté l’accompagnement Dispositif d’Accompagnement Vers le Logement (DAVL) ?
- Monsieur P. : « Le projet DAVL a duré 6/7 mois. C’était important, j’en ai parlé à tout le monde à la Boussole. J’ai pu me reposer le premier mois. Là, j’ai bien dormi. Je me suis refait une santé et j’ai fait mes démarches. La cohabitation n’a pas toujours été facile mais ça m’a permis de travailler le projet sésame avec Aline. Tout s’est enchainé. »
- Aline : « C’est vrai que vous avez eu de la chance. La proposition d’un logement bail glissant sésame s’est faite rapidement. C’est un dispositif qui vous a plu tout de suite. »
Aujourd’hui où en êtes-vous ?
- Monsieur P. : « Je me sens très bien. J’ai trouvé mes marques. Les deux premières nuits ça fait drôle. Le quartier tout ça… Il a fallu faire les papiers. Heureusement Caroline, Gaëlle et Aymeric sont là. Ils m’ont aidé pour les ouvertures de compteurs. A Aymeric on ne peut pas lui faire à l’envers avec son parcours de rue il sait de quoi il parle. Je suis bien, posé et tranquille. On doit faire une étagère en palette bientôt. Tout va bien maintenant j’ai remis le pied à l’étrier. »
Propos recueillis par Audrey en 2ème année de la formation d’assistante de service social au Pôle Accueil – Orientation – Logement Adapté (AOLA)
- Le DAVL* propose 34 places en logements individuels dont 9 places en cohabitation.
- En 2020, le DAVL* a accueilli 69 personnes isolées différentes.
- La durée moyenne de séjour est de 6 mois
- 34 personnes ont trouvé une solution de sortie en 2020 dont 30% ont été orientés vers un hébergement d’insertion et 20% ont accédé à un logement personnel
*Dispositif d’Accompagnement Vers le Logement