Quand la culture nous prend, nous nous éprenons d’elle !

Une journée différente des autres : le samedi 26 octobre 2019, la maison relais de Colombelles a organisé une soirée culturelle. Pour cette édition, nous avons reçu nos partenaires et amis du foyer d’urgence les 3A de l’AAJB, et de la maison relais Marc Gignoux d’Habitat et Humanismes.

En plus du délicieux repas partagé, cette soirée fut l’occasion de danser aux rythme du jazz des musiciens de TOCFISH, mais aussi de se délecter des poèmes de Baudelaire déclamés avec justesse par Laurent, accompagné de Patrick à la musique. En conclusion de cette soirée déjà bien riche, l’ensemble des participants ont pu visionner le film « Noli me tangere » réalisé autour des résidents de la maison relais de Colombelles.

Retrouvez le film de la soirée ci-dessous

Une journée différente des autres, le samedi 26 octobre à la maison relais de Colombelles.

Depuis 2018, la maison relais de Colombelles organise une journée culturelle une fois dans l’année. Le but est d’inviter des personnes provenant de structures  partenaires, pour donner l’occasion à une trentaine de personnes de voir, d’entendre, et de gouter des choses différentes.

Cette année, nous avons invité le foyer d’urgence des 3A de l’AAJB et nos comparses de la maison relais Marc Gignoux d’Habitat et Humanisme. De plus, nous nous permettons de transmettre d’autres invitations à des bénévoles de l’association, des anciens stagiaires de la maison relais ainsi qu’à des cadres,  au directeur et au président  de Revivre.

La soirée se passe au bungalow de notre association. Dès le vendredi, nous préparons les tables avec le CVS (conseil à la vie sociale) et ses amis (tous les résidents de notre maison relais porteurs du projet), nous commençons à mettre en forme le repas. Il faut savoir que chaque structure invitée doit venir avec un mets puisque l’idée de partage, est le maitre mot de la soirée. Donc, toute la journée du vendredi le CVS et ses amis ont travaillé patiemment et méticuleusement pour préparer la journée du samedi 26 octobre.

Bien sur, auparavant, nous avions travaillé en commun accord avec le CVS sur le programme des festivités. Dans un premier temps, il fallait trouver un groupe de musique. La chose n’est pas toujours évidente car le samedi soir, beaucoup de musiciens ne peuvent être disponibles et certains n’ont que trop peu l’âme charitable.  Il faut donc un peu de patience et la plupart du temps un peu de réseau, pour s’adresser aux bonnes personnes. Cette année, un de mes amis, Bertrand me dit au détour d’une conversation en soirée qu’il joue dans un groupe de jazz, TOCFISH, et qu’il lui est possible de pouvoir jouer gracieusement avec les autres membres pour notre soirée. Nous concluons que ce serait TOCFISH qui sera l’évènement de la soirée.

Dans un deuxième temps, il faut toujours une petite surprise pour que la chose soit amusante et réussie. Cette année, à la maison relais de Colombelles, nous avons accueilli un résident ouvert aux choses de l’art et qui se plait à réciter maints poèmes de Baudelaire à profusion, en lucidité et tout en gout. Voyant la possibilité de faire notre surprise avec le fameux Laurent, je contacte un de nos résidents, Patrick, musicien dans l’âme pour savoir s’ils étaient intéressés pour travailler sur une pochade musicale et théâtrale d’une petite vingtaine de minutes. En un regard, la pochade se met à exister et nous convenons  de travailler au Bungalow quelques soirées pour la mettre en forme.

Ainsi, j’écris un texte pour Laurent, adapté à sa démesure dyonisiaque de comédien et, demandons à Patrick de penser l’univers musical. Nous avons répété 7 fois avant d’approcher une forme qui se tenait. Il n’y avait plus qu’à le jouer.

Pour qu’une soirée réussisse, il faut une belle conclusion. Cette année, il nous tenait à cœur, avec Christophe Bisson, de présenter le film « Noli me tangere » dans son berceau. Nous voulions qu’il soit vu dans l’espace où il a été créé pour réaffirmer l’importance de ce film pour nous, aux yeux de ses personnages.

Il fallait aussi la touche exotique, d’exubérance nécessaire pour vitaliser et rendre l’expérience encore plus belle. Un poulet thaï à la citronnelle en plat de résistance agrémenté de moult entrées et desserts à la robe  plus ou moins chocolatée.

19h -20heures

TOCFISH se donne en revisitant certains thèmes jazz. Musiciens excellents, généreux, intelligents et très talentueux. Les regards commencent à s’allumer et traversent en gourmandise, le swing serein de TOCFISH.

Patrick, notre musicien dans l’âme, à 19h55, traverse la salle, branche sa guitare et convient d’un morceau  avec le groupe. C’est parti pour un ZZTOP, de bon aloi, bien balancé qui ouvre la salle en piste de danse. Robert et Sylvie défient la loi de l’apesanteur en se trémoussant comme des vieux renards devant une belle petite poule. Swing, baby, swing.

Entrées, poulet, desserts, café de 20h00 -21heures.

Repas, discussions, certains apprennent à se connaitre dans le flux des saveurs orientales. Les odeurs se succèdent, de fumets en fumets et finissent leur course dans  les narines excitées des convives. Les dernières parts de gâteaux au chocolat demandent grâce et prient pour vivre quelques minutes de plus.

21h15-21h35.

La surprise est belle… Laurent qui joue pour la première fois sur scène, assure comme un vieux routier. On a l’impression qu’il a fait ça toute sa vie. La parole est sure, les gestes précis et les spectateurs sont impressionnés. Ils ne savent pas à quelle sauce ils sont mangés. Nous passons d’une chorégraphie introductive à une colère rentrée puis à une invective pour retourner dans des douceurs poétiques. Le personnage est là pour nous, spectateurs. Nous le voyons bouger, tout en grâce et les mots s’exécutent dans la bouche de Laurent. Il nous dit, nous confie et tempête son rapport singulier au temps. Il finit dans un murmure puis sous de chauds applaudissements.

J’entends les premières critiques, « quel talent, quel courage de faire cela ». Ils n’ont pas tort.

Pendant  que nous mettons en place  les chaises pour le film, Patrick continue de jouer pour Robert et Sylvie, qui s’escriment à bousiller leurs semelles de chaussures sur la piste de danse improvisée.

21h35- 23h20

Nous présentons le film avec Christophe et Robert qui en a finit de danser. Nous sommes émus de pouvoir témoigner de cette expérience de vie auprès de ceux qui ont fait naitre le film. Des gens qui se tiennent debout dans l’existence malgré la violence, l’injustice et les souffrances.

Les chaises sont un peu dures et les dos souffrent mais les spectateurs restent et ressentent que ce film dit quelque chose de précieux sur eux, sur la vie. Le film passe, Victor, personnage du film, par écran interposé finit par nous dire que les choses s’alignent les unes aux autres malgré tout. Que nous pouvons garder confiance en l’avenir car tout finit par se faire  si l’on prend bien garde de rester éveillé au monde. Nous discutons un peu du film ; les gens sont un peu fatigués ; tout le monde donne un coup de main pour ranger la salle ; certains s‘embrassent, certains se saluent ou se remercient. Quelque chose s’est jouée ici le 26 octobre 2019 à la maison relais de Colombelles : un peu de notre temps, un peu de nos désirs et beaucoup de la générosité de l’homme.

Pour plus d’informations : maisonrelais@revivre-asso.org

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